Patrimoine
Les Sables d'Olonne, une histoire aux racines lointaines, quand la pierre épouse la mer ! avec ses 3 ports, Les Sables d'Olonne est une ville ouverte à 270° vers la mer.
La Destination Les Sables d'Olonne, vous invite à un retour vers le passé, prenez le temps de flâner dans nos quartiers aux rues étroites et typiques, laissez-vous conter l'histoire de nos bâtisses et de notre architecture balnéaire.
Les grandes dates de l'Histoire des Sables d'Olonne
1218 : Création de la Ville des Sables d'Olonne
XVIIe & XVIIIe siècles : Apogée du Port de Pêche
1753 : Réunion Les Sables/La Chaume
1816 : Les premiers bains de mer
1866 : Arrivée du train
1956 : Réaménagement du Remblai, longue promenade longeant la plage.
1989 : 1er Vendée Globe
2019 : Les Sables d'Olonne Ville Nouvelle
Parcours Piétonniers
Destination Les Sables d'Olonne
Une histoire aux racines lointaines
La Minute Sablaise
L'Office de Tourisme vous présente plusieurs rendez-vous pour tout connaître sur l'histoire des Sables d'Olonne !
> en vidéo d'1 minute top chrono !
Le saviez-vous?
Priscilla giboteau
guide conferenciere VOUS raconte TOUT SUR L'HISTOIRE DES SABLES D'OLONNE ...
Port de commerce des Sables d'Olonne
Au début du 20ème siècle, le port de commerce des Sables d’Olonne importait du pétrole des Etats-Unis !
Cette activité est attestée à partir de 1878 dans le port des Sables d’Olonne. C’est environ 12000 barils par an qui étaient déchargés dans le port des Sables par des bateaux de toutes nationalités, qui travaillaient pour un commerçant importateur de Tours : Mr Paul Lesourd. Ce dernier deviendra même armateur lorsqu’il fera construire un voilier trois-mâts pour assurer les rotations Les Sables d’Olonne - Philadelphie. Il s’agit du pétrolier "l’Alice et Isabelle", sorti des chantiers de Penhouët à Saint Nazaire en 1893. Il acheminait du pétrole provenant des usines "Marcus Hook" sur les rives du Delaware à proximité de Philadelphie jusqu’aux Sables d’Olonne.
Afin de sécuriser le port de cette activité très dangereuse, Paul Lesourd obtiendra l’autorisation d’implanter un local de stockage à l’écart du port de commerce à la Chaume en bordure des marais."L’Alice et Isabelle" effectua sa dernière rotation entre Philadelphie et Les Sables d’Olonne en 1908. Comme le témoignent de nombreuses cartes postales, chaque retour ou départ de "l’Alice et Isabelle" créaient l’évènement dans le port des Sables d’Olonne. Aujourd’hui, une allée située rue des Sauniers à la Chaume, non loin de l’emplacement du local de stockage de Paul Lesourd, porte le nom de ce bateau.
Jetées des Sables d'Olonne
Les travaux de la jetée des Sables d’Olonne ou petite jetée, ont été réalisés entre 1768 et 1780 dans le but unique de limiter la progression du sable dans le chenal. L’Inspecteur Général des Ponts et Chaussées, François-Laurent Lamandé conçoit un long mur de à 250 mètres vers le large. En son extrémité, est installé en 1825 un petit phare de 7m de hauteur en granit. Il faudra attendre 1863 pour que les travaux s’achèvent totalement grâce à l’intervention d’Ernest de Franqueville à l’époque Directeur Général des Ponts-et Chaussées. Ainsi, le brise-lames ou passerelle de la petite jetée et ses 14 piles, côté les Sables, vinrent faire le lien entre le quai Dingler et la jetée.
C’est à cette même période qu’eurent lieu les premiers travaux d’aménagement de la jetée St Nicolas.
Dans un premier temps, ils consistèrent à prolonger, à 90°, le premier brise-lames jusqu’à une zone rocheuse nommée la « petite pierre du port ». Ensuite, une jetée de 100m de long fut construite vers le large en direction du Sud-Est. Elle venait s’appuyer sur ce prolongement toujours dans le but de « casser » les vagues et sécuriser l’entrée du port.
Enfin, une passerelle de 490m et reposant sur 27 piles fut aménagée après 1876 pour relier le quai de la Chaume à la jetée.
La construction du feu rouge d’entrée de port vint marquer la fin de ces travaux en 1910.
L’entrée du port est donc aménagée pour lutter contre sable et tempête !
Si la fonction première de la jetée des Sables fut d’empêcher le sable de la plage de venir encombrer le chenal, elle devint aussi un véritable chemin de halage !
Au temps de la marine à voile, jusqu’à la seconde guerre mondiale, lorsque la brise n’était pas au rendez-vous, les bateaux avaient besoin d’aide pour sortir en mer et rentrer au port. C’est alors que la jetée était utilisée pour haler, c’est-à-dire tracter, les bateaux.
Quel évènement lorsque les thoniers et sardiniers revenaient de la pêche !
Les bateaux s’engageaient dans le chenal les uns après les autres, dans un cortège qui attirait toute la population maritime. Les sablais venaient alors les accueillir et les aider à remonter le chenal. Les « bout’ » (cordages) étaient lancés sur la jetée et les sablais restés à terre, souvent les femmes d’ailleurs, remorquaient ainsi les bateaux jusque sur les quais, dans le bassin de pêche. Bien sûr, le halage se faisait également le long des quais de la Chaume, mais aujourd’hui, peu de témoignages photographiques nous sont parvenus.
Ainsi avaient lieu de vrais « défilés de bateaux », une animation sablaise haute en couleurs qui attirait les nombreux vacanciers pendant la saison estivale.
Le brise-lames
Si le port des Sables d’Olonne prend son essor au Moyen Age, il faudra attendre le 18ème siècle pour que les premiers aménagements portuaires voient le jour !
C’est tout d’abord le « brise-lames » qui va être construit entre 1764 et 1765.
Ce mur arrondi en pierres sèches avance vers le large sur 170 mètres dans le prolongement du Prieuré St Nicolas à la Chaume.
Comme son nom l’indique sa fonction était simplement de briser la force des vagues venant d’Ouest pour sécuriser l‘entrée du port.
Le chenal des Sables d’Olonne
2 kilomètres, c'est la distance entre le feu rouge d’entrée de port et la passerelle du ponton L, le ponton dédié à la course au large surnommé par tous « le ponton du Vendée Globe ».
Le chenal des Sables d’Olonne est à l’origine même du développement de la ville.
Cette vaste entrée maritime vers les marais salants, est, depuis le début de notre ère, une formidable ouverture vers le large. Havre protecteur pour les embarcations dès l’époque romaine, il deviendra un carrefour d’échanges commerciaux au Moyen-Age lorsque l’activité se concentrait sur les échanges par cabotage des richesses régionales comme le blé, les vins, et le sel des marais d’Olonne.
Au XVe siècle, sous l’impulsion du Roi Louis XI et son conseiller Philippe de Commynes, les premiers aménagements portuaires à l’arrière de la dune sur laquelle la ville est construite ont lieu : les premiers quais des Sables d’Olonne voient le jour.
Il faudra tout de même attendre le XVIIIe siècle, une époque où la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve enrichit considérablement la ville, pour que des aménagements portuaires ambitieux soient mis en place : brise-lames, jetée des Sables, quais des Sables et de la Chaume, jetée Saint Nicolas…
Le chenal est aujourd’hui le résultat de presque 150 ans d’aménagements portuaires réalisés entre 1763 et 1910. Ces installations furent remaniées au cours du XXe siècle, et, entre 1978 et 1994, la mise en place du port de plaisance Port Olona, dans les marais salants, est venue les compléter.
Tous les 4 ans, le chenal est mis sur le devant de la scène lors des départs et arrivées des skippers participant à la Course du Vendée Globe: sa configuration permet alors aux supporters de faire une haie d’honneur géante pour ces aventuriers de « l’Everest des Mers ».Le chenal des Sables d’Olonne est, avec ses deux kilomètres de long et son caractère théâtral, un véritable lieu de contemplation où les passants s’arrêtent pour admirer l’inlassable spectacle des bateaux quittant la ville ou rentrant au port.
Les moulins
Au cœur du quartier St Pierre, à l’arrière de jolies maisons balnéaires, se dresse encore fièrement, l’ancien « moulin Foudroyant » situé dans le centre-ville des Sables d’Olonne. Dernier témoin des activités de meuneries à l’est de la ville, il a résisté à l’urbanisation des dunes dans les années 1900.
Cette partie de la ville, située au 18ème siècle, en dehors de la ville fortifiée, était réservée aux activités de meunerie.
Au début du 19ème siècle, on pouvait compter une dizaine de moulins idéalement positionnés en plein vent sur le haut des dunes, et à l’écart de la ville.
La ville des Sables d’Olonne comportait autrefois de nombreux moulins :
- 8 au Château d’Olonne,
- 10 sur les Sables d’Olonne,
- 18 sur Olonne, et au moins 3 à La Chaume.
Quelques-uns sont encore visibles sur la destination les Sables d’Olonne : Le moulin foudroyant aux Sables d’Olonne, le Moulin de la Salle, la minoterie et le moulin des Roses dans le quartier d’Olonne, le moulin du Puits rochais et le moulin St Jean au Château d’Olonne, le moulin Guéffard à l’Ile d’Olonne et le moulin de St Mathurin, le moulin des Charnières à Vairé mais aussi les moulins de la Flaivière, du Centre et du Retail.
NB : si voulez en savoir plus, l'Association Olona Les amis d'Olona a rédigé un dossier spécial sur les Moulins n°222.
Le marais d'Olonne
Le marais d’Olonne se caractérise par deux zones de marais :
- le marais Nord de la Gachère
- le bassin Sud des marais, en arrière du Port des Sables d’Olonne.
Les deux entités sont reliées l’une à l’autre par un canal de 10km de long : le canal de la Bauduère.
Ce petit canal relie le port des Sables-d'Olonne à la Vertonne, petite rivière autrefois navigable qui se jette dans l'Océan Atlantique un peu au nord des Sables, au lieu-dit La Gachère.
Le canal a été réalisé au XIX ème siècle par l’ingénieur des Ponts et Chaussées Jules Dingler lorsqu’il était en charge des aménagements portuaires aux Sables d’Olonne. Il fut creusé et mis en service en 1874. L’ingénieur Dingler souhaitait ainsi faire communiquer les marais sablais et les marais de la Gachère, pour mieux évacuer vers la mer les eaux de l’Auzance et de la Vertonne afin de réduire les marécages qui se concentraient dans le long de la « Chnoue » faute d’un écoulement suffisant.La dérivation par le canal de la Bauduère fut telle que les bateaux avaient du mal à entrer dans le chenal des Sables d’Olonne lors des crues à cause du courant déversé dans l’océan.
Ainsi, pour réguler les flux, une écluse fut construite dans ce canal en 1881 : l’écluse de la Bauduère. Plus tard, en 1960, le système d’ouverture de l’écluse de la Bauduère est électrifié. Cette écluse est aussi appelée l’écluse des Loirs en raison des marais des Loirs qui l’entourent. Elle sépare les marais Nord et les marais Sud.
Elle est composée de deux portes écluses et, dans sa partie centrale, d’une écluse qui autrefois permettait à des petits bateaux de naviguer sur le canal.Elle sert aujourd’hui à réguler le niveau d’eau des marais où se jettent deux rivières : l’Auzance et la Vertonne et les manœuvres de l’écluse sont gérées par le syndicat des marais de la Gachère. Elle fonctionne en lien direct avec les 2 écluses de prises d’eau de mer gérées par l’Etat : l’écluse des Sables-d’Olonne située sous la rocade à port Olona, et l’écluse de la Gachère, au nord de la forêt d’Olonne. Si vous souhaitez longer le canal et découvrir l’écluse des Loirs, n’hésitez pas à suivre les circuits de randonnée « La Bauduère » et « le Canal » répertoriés dans le guide «Balade & vous».
Les tapineuses sablaises
Il n’y a pas encore si longtemps, les quais, la place Maraud côté La Chaume, et le Remblai étaient les lieux privilégiés des tapineuses sablaises. Bien sûr, on les retrouvait aussi à travailler dans les rues ou dans des cours de maisons du quartier du Passage et de la Chaume, mais c’est souvent le long du chenal qu’elles préféraient s’installer.
Ne vous méprenez pas !
Aux Sables, on tapine «en tout bien tout honneur» !
En chaumois, c’est comme cela qu’on désigne le fait de réparer, de rapiécer et surtout de ramender ou ravauder (les deux s’emploient) des filets de pêche.
Ainsi, les tapineuses se retrouvaient sur les quais pour ramender en plein cœur de la vie maritime sablaise. Ces femmes et/ou filles de marins, se transmettaient leur savoir-faire de génération en génération. A terre, il s’agissait d’un métier essentiellement féminin qui nécessitait application, dextérité et rapidité.
Le marché Arago
Témoin du développement de la ville des Sables d’Olonne vers l’Est. En effet, au début de l’année 1920, les habitants du nouveau quartier St Pierre, nommé alors « les bouts de ville », mirent en place une pétition indiquant qu’ils se sentaient tenus à l’écart de la vie commerçante sablaise centrée autour du marché des Halles. Ils réclamaient alors la mise en place d’un marché dans ces nouveaux quartiers.
La municipalité répondit à leur demande en aménageant un ancien «haras» situé au n°52 du boulevard de Castelnau, à l’angle de la rue du Bastion (partie prolongée devenue rue Saint-Pierre). Il ouvrit ses portes le 3 août 1920.
Cependant, le «marché Castelnau» devint rapidement trop petit et inconfortable, et, dès 1932, est entamé une réflexion sur le projet d’un nouveau Marché. Le maire M. Félix Poiraud eut l’idée d’utiliser un vaste terrain vague municipal situé boulevard Arago. Ce terrain, destiné en premier lieu à l’agrandissement du cimetière, était situé à moins de 100 mètres de distance du marché Castelnau.
Le 17 février 1934 et après avoir étudié la question pendant de nombreux mois, le Conseil municipal du Maire M. Perrin décida la construction du marché.
Les travaux commencèrent en 1935, et, rapidement, un bâtiment en «ciment armé» fut édifié par l’entrepreneur Montegilardi selon les plans de M. Casse, architecte voyer des Sables d’Olonne. Il fut conçu dans un style d’avant-garde propre aux années 1930.
Pour le marché Arago, cela s’exprimait à travers ses formes simples et cubiques adaptées à la fonction du bâtiment, mais aussi par le choix de matériaux modernes comme le béton, le verre, l’acier.
A son ouverture, il fut nommé le marché « Arago » d’après le boulevard sur lequel il était situé, lui-même dédié au scientifique et homme politique du 19e siècle : François Arago.
Au début des années 1950, la municipalité mit en état la toiture et améliora le confort de ce marché. Il fut rénové, en partie, en 1994, avant d’être entièrement restauré en 1999 par l'architecte sablais Roland Lesage. L'architecte a su garder les volumes du bâtiment et les larges baies qui laissent filtrer la lumière.
Depuis sa réouverture au public le 14 avril 2000, ce marché est connu pour son ambiance chaleureuse et populaire.
Ouverture du marché :
Chaque jour de 8h à 13h et propose un large choix de produits du terroir. Les mardis, vendredis et dimanches, un marché forain s’installe aux abords du marché Arago pour le plus grand plaisir des sablais et des touristes.
Le pirate "François l'Olonnois"
La ville des Sables d’Olonne est le berceau de nombreux navigateurs de renom mais parmi cette foule de marins, capitaines, armateurs ou skippers, l’un d’entre eux est plutôt connu pour ces méfaits !
Il s’agit de François l'Olonnais dit « l'Olonnois ».
Ce pirate français fut très actif dans les années 1660 et reste connu comme l'un des flibustiers les plus cruels et sanguinaires du 17ème siècle.
Ses origines exactes restent un grand mystère. Il serait né aux Sables-d'Olonne vers 1630, puis il se serait engagé très jeune pour traverser l’Atlantique et gagner l’Ile de St Domingue où il devint chasseur pendant 3 ans avant d'être admis parmi les boucaniers. Il connut alors les dangers de la traque constante que menaient les lanciers espagnols qui firent naître en lui une haine légendaire contre les Espagnols.
Après plusieurs années de chasse, le jeune boucanier décida de prendre la mer comme flibustier. Devenu pirate, son habileté au combat et à la navigation, et sa bravoure incitèrent les autres membres d’équipage à l’élire capitaine. Après avoir échappé aux espagnols qui décimèrent son équipage, il reprit la mer avec l’appui du gouverneur de l’Ile de la Tortue. Dès lors, les récits à son sujet décrivent un individu particulièrement sanguinaire et d’une impitoyable cruauté vis-à-vis des prisonniers et des navires espagnols qu’il attaquait : cela lui valut le surnom du «fléau des espagnols».
En s’associant avec d’autres grands chefs flibustiers comme Michel Le Basque, l'Olonnais entreprit, en 1666, la première grande expédition contre le continent sud-américain. Avec 8 voiliers et 650 hommes sous leurs ordres, ils attaquèrent et pillèrent le puissant port vénézuélien de Maracaibo. Les mois suivants, l’Olonnais poursuivit ses projets de pillage notamment sur les côtes du golfe du Honduras.
Il eut une fin terrible, à l’image de sa vie tumultueuse, puisque après avoir fait naufrage en 1669 sur la côte du golfe de Darién au Panama, il fut capturé par des Indiens libres (que les Espagnols appellent Indios Bravos) lors d’une descente à terre pour trouver eau et vivres. Il s'agissait probablement d’indiens cannibales, puisque le récit Alexandre-Olivier Exquemelin, chroniqueur de l’époque qui nous a rapporté la grande majorité des informations sur l’Olonnais, se termine par ces mots : « Ils le hachèrent par quartiers, le firent rôtir et le mangèrent ».
De nombreux mystères entourent encore l’existence de ce pirate sablais.
Légende ou réalité ?
Ce personnage, particulièrement détestable et effrayant, ne cesse de fasciner. Plusieurs auteurs lui ont consacré des récits, aussi, la jeune génération connaîtra probablement le personnage de Zoro Roronoa, pirate du manga « ONE PIECE » inspiré de notre pirate sablais !
Aujourd’hui, une ruelle et une place rappellent son lien avec les Sables d’Olonne : la rue de l’Olonnais et la place Jean David Nau dit l’Olonnais.
Edition originale : Alexandre-Olivier Exquemelin ou Alexandre Oexmelin, Histoire des aventuriers qui se sont signalés dans les Indes, contenant ce qu'ils ont fait de plus remarquables depuis vingt années. À Paris, chez Jacques Le Febvre (2 volumes, 1686)
Réédition : Alexandre-Olivier Exquemelin ou Alexandre Oexmelin, Histoire d'aventuriers qui se sont signalés dans les Indes, Paris, Presses universitaires de Paris la Sorbonne, 2006, 600 p.
La maison à balet
Dans les villages de sauniers au cœur des marais d’Olonne se trouve un type de maison traditionnelle, représentatif du petit patrimoine olonais : la maison à balet.
Ce type de construction se rencontre en particulier dans des régions du Centre-Ouest : les Charentes, la Dordogne, le Lot, ...et il semble qu’il se soit immiscé en Vendée, plutôt dans les zones de marais, ainsi on en retrouve dans le marais poitevin, et dans le marais breton et, surtout, dans les marais d’Olonne !
La maison à «balet», prononcé localement «balet'», est généralement composée d’une habitation à l'étage, et d’une pièce en rez-de-chaussée dédiée aux occupations agricoles, ici en l’occurrence, salicoles.
Le terme «balet» désigne, sur le territoire sablais, l’escalier extérieur et l'auvent, mais, dans d’autres régions, il peut aussi correspondre à l'avancée de toit ou la galerie couverte donnant accès à la porte d'entrée. Souvent, la petite toiture recouvrant le perron et l’escalier n’existe plus.
Nous avons donc des maisons à balet, sans balet !
Sur le palier, en haut de l’escalier extérieur, se trouve parfois une large pierre plate qui servait d’évier sous laquelle l’on disposait un seau ou chaudron.
Dans les villages olonnais, ces maisons sont constituées de pierres de lest ou moellons calcaires noyés dans un épais mortier réalisé avec du sable provenant de la côte qui donne une couleur chaude à la construction. Parfois, on peut voir de la pierre taillée au niveau des angles et/ou autour des ouvertures, ces détails révèlent alors le statut social supérieur de ses anciens occupants.
Prenons l’exemple d’une maison typique à la Girvière du XVIII ème siècle. Ici l’escalier daterait de 1871, il comporte toujours son enduit d’origine en sable de côte. En bas, se situe le «toit à cochon» et à l’arrière, les dépendances. La maison fut habitée jusqu’en 1914, puis la famille fit construire une maison moderne à côté.
On en compte plusieurs sur le territoire de la commune, pour les découvrir il faudra vous rendre les villages de l’Aubraie, la Girvière et l’Aurière.
La forêt domaniale d'Olonne
La forêt domaniale d’Olonne s’étend au bord du littoral atlantique sur 11 km de longueur entre Brétignolles-sur-Mer au nord et la pointe de La Chaume (anciennement l'Ile Vertime) au sud.
Sa largeur varie entre 200 m et 2500 m et sa superficie est de 1120 ha.
Elle est constituée de dunes boisées ou non, a été plantée sur des dunes formées depuis la fin du quaternaire par les sables de la Loire déposés sur la côte par un puissant courant marin de direction nord-sud entre Loire et Gironde.
La plantation de la forêt a été ordonnée sous le règne de Louis XV, mais la plupart des pins maritimes n’ont été plantés qu'à partir de 1836 à la suite d'un décret impérial de Napoléon Ier avec pour objectif de stabiliser la dune et protéger l'arrière-pays grâce à la végétalisation. En effet, avant cette date et lors des tempêtes, le sable des dunes emporté par le vent envahissait les terres, les villages et les marais salants situés à l'est.
Aujourd'hui, les dunes fixées telles que celles d’Olonne, constituent un système de protection littorale parmi les plus remarquables d’Europe.
Cet ensemble demeure cependant très fragile, toute défaillance de la couverture végétale entraînerait un rapide retour à la case départ. Depuis 160 ans, le travail de l’homme a permis de constituer une forêt d’un aspect naturel, équilibrée écologiquement, ce qui lui assure un paysage varié et une pérennité des espèces.
Au détour de vos balades vous pourrez y voir :
- dans la partie sud, des pins verts en rangs serrés et parallèles au lieu-dit "Mireille" au, niveau du pont de la Forgerie,
- plus au nord, la forêt est ancienne et irrégulière : bosquets de chênes verts, néfliers, cormiers sauvages, prunelliers, aubépines, tamaris, saules, acacias, etc.
- et au centre de la forêt, vous trouverez de grands acacias, des aulnes, frênes, peupliers, hêtres, bouleaux, sureaux, érables, etc.
Y vivent des chevreuils, sangliers, écureuils, de très nombreux insectes, des lézards verts ou gris, et des vipères. Vous y rencontrerez de nombreuses espèces d’ oiseaux : les oiseaux marins côté plage, des corbeaux ou pies, pigeons ramiers, geais, merles, passereaux… au cœur de la forêt, et des hérons et aigrettes qui nichent dans des héronnières du côté marais.
Enfin, des « coupe-feux » ou « pare-feux » forment de larges tranchées droites inattendues pour freiner l'extension rapide d'éventuels incendies de forêt ou feux de brousse.Et pour profiter du calme et de la beauté des lieux, de nombreux chemins balisés à pied ou à vélo traversent la forêt.
Découvrez-les dans notre guide Balade & Vous vendu dans nos Offices de Tourisme.
La butte de ski dans la forêt d'Olonne
Peut-être avez-vous remarqué un nom du lieu-dit étonnant en forêt d’Olonne : la butte de ski ?
Il fut un temps où l’on imaginait skier dans la forêt d’Olonne !
A la fin des années 1930, ce sport se pratiquait déjà sur les dunes à Arcachon et à Bayonne comme l’avaient étudié un petit groupe de sablais intéressé par le développement du « ski sur aiguilles ». Au moment où la station des Sables connaissait un nouvel essor avec la mise en place des congés payés, quelques sablais eurent une idée originale pour se démarquer des stations balnéaires concurrentes : skier sur du sable en glissant sur les aiguilles de pins.
Ainsi, il fut imaginé de développer une piste de ski de 150 m de long et 20 m de large en pleine forêt d’Olonne !
Ce lieu est situé près du Menhir de la conche verte, à l’endroit où la dune culmine à 34 mètres. Il continue à être appelé la « butte de ski ». Cet endroit avait l’avantage d’être accessible toute l’année pour la pratique et semblait particulièrement approprié avec la baignade accessible à pied et le confort ombragé de la forêt. Le « Ski-club-Sablais et amis de la Montagne » vit le jour en juin 1939.
A l’époque, une fête sportive inaugurale fut programmée le 27 août 1939 suivie d’une soirée de Gala au Grand Casino sur le Remblai.Malheureusement, la situation politique de l’Europe en cette fin de mois d’août 1939 ne permit pas de mener à bien cet évènement, et, avec l’entrée en guerre de la France, le projet de piste du Ski-Club-Sablais fut mis de côté et ne vit jamais le jour...
Tour pittoresque, rue du Vilebrequin - à la Chaume
En vous promenant au détour des ruelles chaumoises, peut-être avez-vous vu une curieuse tour dans la pittoresque « rue du Vilebrequin »?
Située à quelques mètres des quais et de l’Eglise Saint Nicolas, elle fait partie d’un ensemble bâti du 17ème siècle.
Il s’agit simplement d’un escalier en vis qui dessert les 3 niveaux du logis situé à l’avant, côté rue du Lieutenant Maurice Anger.
Cette demeure fut l’ancien logis de la puissante famille d’armateurs : les Servanteau.
Cette formidable lignée de marins, ne peut être évoquée sans mentionner le fameux armateur chaumois : André Servanteau, seigneur de la Brunière. Maître de navire en 1668 à l’époque où le port des Sables d’Olonne est en plein essor, il fit le pari fou d’investir toute sa fortune dans les campagnes morutières à la fin du 17e siècle et devint l’un des plus puissants armateurs olonnais.
Dans son logis de la Chaume, alors construit en bordure du chenal (les quais n’existaient pas encore et la rue du lieutenant Maurice Anger, rue basse à l’époque, était alors la dernière rue bordant le chenal) il bénéficiait d’une vue exceptionnelle sur les marais d’Olonne (vers port Olona) le port de pêche et l’entrée du chenal. La légende raconte d’ailleurs que c’est d’une petite fenêtre située en haut de la tour escalier, qu’il observait, à la longue vue, le retour de ses terre-neuviers. André Servanteau s’est éteint dans son logis, en janvier 1718.
Si, de nos jours, le logis a été transformé en résidence, la tour escalier et sa petite fenêtre nous rappellent encore, l’attente impatiente des retours de campagne de pêche à la morue.
Le vieux port de la Roulière
Autrefois rythmé par les mouvements de marées quotidiennes, ce petit village, conserve encore des traces de son passé portuaire. En effet, les empierrements de l’ancien port de la Roulière (autrefois appelé Raoulière) sont encore visibles à plusieurs endroits dans ce petit village de sauniers.
Il s’agit d’un des derniers « vieux ports » situés le long de la Chnoue.
Si la tradition orale l’a toujours qualifié comme un port fondé par les romains, son origine n’est toujours pas connue mais il faisait partie intégrante du Havre du pays d’Olonne au Moyen Age lorsque les embarcations remontaient la Chnoue vers l’intérieur du Pays jusque vers Olonne.
L’envasement progressif des marais en parallèle au développement du commerce à partir du XIVe siècle puis de la pêche morutière par des navires à fort tonnage entrainèrent le développement d’un port plus profond à l’embouchure des Sables d’Olonne. Les petits ports tels que celui de la Roulière n’étaient alors plus utilisés que par les gabarres qui assuraient la livraison de sel vers le port des Sables et d’autres petites embarcations de sauniers.Depuis la mise en service de l’écluse du port des Sables en 1861, le village n’est plus lié aux va-et-vient des marées. Même s’il a beaucoup évolué mais il nous rappelle encore le temps où ces petits villages vivaient grâce à la culture du sel, or blanc du marais, aux cultures maraîchères, et à la production familiale de la vigne.
Un service de chaloupe-promenade
A la « Belle Époque, à partir de 1905, un service de chaloupe-promenade emmenait les vacanciers et/ou sablais à la recherche de verdure et de calme au cœur de la forêt d’Olonne.
C’est Albert Longhet, le propriétaire d’un nouvel établissement fraîchement établi à la lisière de la forêt d’Olonne, qui eut l’idée de mettre en place ce moyen de transport pour faciliter l’accès à sa guinguette. Non seulement il nomma sa chaloupe "Mireille" , mais il nomma aussi son chalet du même nom pour bien identifier le service et le lieu !
Ce service de liaison maritime reliait le port de pêche à un débarcadère qui, encore aujourd’hui, porte le nom de « Mireille ». Ainsi, on lit dans le journal « la Plage » du 20/07/1905 : «Le rêve, c’est de prendre passage sur la délicieuse chaloupe à moteur "Mireille" qui vous transportera, à travers des paysages riants, jusqu’à la forêt d ’Olonne. Là, à deux pas du débarcadère, vous trouverez le Chalet du "Mireille" , récemment édifié, où le maître du lieu, messire Louguet (sic), un vatel* remarquable, vous servira sous de frais ombrages, un déjeuner dont le menu comblera votre estomac de joie, ou, suivant le cas, si votre appétit n’est pas encore aiguisé, des consommations de premier choix».
Lieu de détente, de rencontres et rendez-vous des gastronomes, le lieu devint très vite une adresse incontournable de la station Balnéaire.
Plus tard, entre les années 1950 et le début des années 1980, le chalet fut tenu par une cuisinière bien connue des gens du pays : Eva Lallement. Elle était également une artiste émérite et le MASC - Musée d'art moderne et contemporain des Sables d'Olonne possède une large collection de ses œuvres.*référence à François Vatel, maître d’hôtel pour Nicolas Fouquet et Louis XIV au 17ème siècle.
Les jardins familiaux : la culture maraîchère
Plusieurs jardins familiaux existent aux Sables d’Olonne.
Intéressons-nous plus particulièrement à l’îlot potager des jardins des marchais qui permet de faire perdurer une activité ancestrale à la Chaume : la culture maraîchère.
Situés entre le cœur de Chaume et la côte sauvage, entre le boulevard du 8 mai 45, la rue des Gâtines et l'extrémité de l'impasse des Marchais, ces terrains étaient autrefois exploités par des maraîchers qui vendaient au marché. Ils ont aujourd’hui été convertis en jardins familiaux, « les jardins des Marchais ».
Ils regroupent une centaine de parcelles qui s’étendent sur deux hectares dont 40% appartiennent à la ville et 60% à des propriétaires privés.
Les jardins sont aujourd’hui gérés par l’Amicale des jardiniers des Marchais créée en 2011.
Elle compte en 2020 : 120 adhérents et met gratuitement ces carrés « à la disposition des demandeurs ».
Les jardins sablonneux sont aménagés sur une nappe phréatique, un lieu particulièrement propice aux cultures. Cette situation particulière traversée par un ruisseau fait de cette zone maraîchère, une zone humide remarquable où la biodiversité s’exprime.
On y retrouve une riche faune telle que : des tritons, des grenouilles, des couleuvres…
Le site a été classé en « zone naturelle catégorie jardin » depuis la modification du PLU (plan local d’urbanisme) en 2014.
Pour appuyer cette décision municipale et garantir la protection du site, l’amicale a créé un fonds de dotation en juillet 2015 pour assurer la postérité : « Nos jardins vendéens » a déjà acheté plus de 1 000 m². Un bon moyen de pérenniser ces jardins et de satisfaire les jardiniers. Les statuts du fonds garantissent l’affectation “ad vitam aeternam” à l’usage de jardins familiaux.
Depuis 2016, la ville des Sables d’Olonne a aménagé une liaison douce entre le bout de l’impasse des Marchais et la rue des Gâtines, un bon moyen de découvrir ce havre de verdure et d’échanger avec les maraîchers amateurs.
Boulets de canon(s)
Avez-vous remarqué, au détour des ruelles sablaises, la présence de quelques boulets de canon(s) ?Généralement enchâssés sur les façades, ils rappellent les attaques subies par la cité maritime des Sables d’Olonne à la fin du XVIIIe siècle.L’un d’entre eux est même à l’origine du nom d’une rue : « la rue du boulet rouge ». Ce dernier aurait été envoyé sur la ville par l’Armée Vendéenne sous le commandement du Général Joly lors de l’attaque du 23 mars 1793.Un autre boulet est situé sur cette même maison : le boulet noir. Il est situé sur la façade côté rue Napoléon, et il aurait été envoyé par le vaisseau anglais « la Défiance » en combat dans la rade des Sables le 24 février 1809. Ce combat naval engageait une division de trois frégates françaises : la Cibèle, l’Italienne et la Calypso, commandées par le capitaine de vaisseaux Pierre Roch Jurien de la Gravière contre une force anglaise, sous le commandement de l'amiral Robert Stopford, composée de six navires : deux vaisseaux de 74 canons : La Défiance et le Donégal, Le Caesar, un vaisseau de 80 canons et deux frégates et une corvette.Prise en chasse dès Lorient, la division française vint se réfugier dans la rade des Sables pour échapper aux anglais. Un vif combat naval éclata, les frégates françaises ayant le support des forts sablais (St Nicolas et l’Estacade) et les anglais furent finalement mal chassés, à marée descendante.Ce serait le propriétaire de la maison qui fit encastrer les boulets de canon, en souvenir de ces attaques, après 1809.Vous pouvez également en voir un situé rue des Dames à la Chaume.
Le trompe-l'oeil - Place Sainte Anne à la Chaume
Depuis 1997, une fresque en trompe l’œil orne la Place Sainte-Anne à la Chaume.
Cette fresque de 120m², est l’œuvre de l’artiste chaumois Manfred Landreau.
Elle fut réalisée, à son initiative en accord avec la municipalité, pour valoriser les pignons d’une maison dégagés à la suite de travaux d’aménagement de la place Sainte-Anne.
Il mit presque une année à la réaliser.
Plus qu’un simple trompe l’œil, cette fresque est un véritable hommage au quartier et à ses habitants. On retrouve de nombreuses personnalités locales ou plutôt « figures de face » chaumoises :
- Pierrot Boulineau « maire de la commune libre de la Chaume » avec son papillon bleu, blanc rouge à la poitrine ;
- Eliane Lefèvre dite « La Crabotte » derrière le comptoir ;
- à sa porte, le marin et peintre Paul-Emile Pajot.
- 3 « papott’ » : les 2 enfants de l’artiste, jolies têtes blondes de la « Rue t’as qu’à croire »,
- au premier plan, un petit gars qui est le seul à ne pas être chaumois : il fut immortalisé par le photographe Henri Cartier-Bresson, rue Mouffetard à Paris en 1952.
Manfred Landreau l’a ici reproduit en remplaçant une de ses bouteilles par un panier de sardines à la chaumoise !
De nombreux éléments nous rappellent l’ambiance du quartier :
- murs en pierre de lest,
- roses trémières,
- petits métiers comme la marchande de poissons, autant de détails qui font échos à la vie quotidienne d’antan jusqu’à la buvette « Chez Marie-Ange » qui existait, non loin, en bas de la rue Alfred Roux (ancienne rue de l’Epicerie) et tenue par la fameuse Marie-Ange.
A découvrir, depuis juillet 2015, une autre fresque lui faisant face et qui orne un transformateur électrique.
Elle est l’œuvre de l’artiste muraliste Frédéric Poulnais qui a reproduit un dessin de l’artiste illustrateur de BD : Polpino.
Vous reconnaitrez sans doute le fameux « Alban d’merlu », vieux loup de mer mis en scène chaque semaine dans le Journal des Sables qui, ici, vient acheter ses articles de pêche chez « Moulineau ».
Une histoire de coquillages
Avant que la dame aux coquillages ne pare les murs de l’Ile Penotte de ses réalisations, un habitant de la Chaume avait déjà utilisé des coquillages pour orner les murs des lieux où il vivait.
Hippolyte Massé est un personnage méconnu qui a pourtant marqué de ses œuvres la vie chaumoise. Né aux Sables-d’Olonne en 1894, ce bricoleur-poète à la fois peintre, sculpteur et décorateur, travaillait à l’instinct. Plombier-zingueur de profession, il exerçait tous les étés une activité de passeur. L’hiver venu, il donnait vie à toutes sortes d’objets en coquillages, coquilles de crabes, ciment peint, bois et métal… A la belle saison, il proposait aux estivants une collection de « souvenirs pour touristes », sorte de mythologie populaire sous forme de têtes de pirates, de marins, de sablaises. Il réalisait aussi des peintures marines, encadrés par ses soins avec sa marque de fabrique : les coquillages.
Qualifié de naïf, son style empruntait à la fois au bricolage, à la récupération, aux fabrications marines, à l’enfance et, surtout, à une créativité foisonnante, pleine d’humour et de joie.
Ayant vécu une bonne partie de sa vie en terre chaumoise, il avait entièrement décoré de coquillages les façades des deux maisons qu’il avait occupé. L’une, au numéro 15 de la rue Basse (actuelle rue du Lieutenant-Maurice-Anger) surnommée « la maison de la Sirène » en raison de son décor : une sirène nageait au rez-de chaussée sous la coque d’un voilier posé sur l’appui de fenêtre. Cette maison débordait de motifs floraux en coquilles Saint-Jacques et était surmontée d’un goéland en plein envol.
La seconde maison était située à l’angle de la rue des Gens de mer. Elle était ornée d’une élégante sablaise, les jupes soulevées par un « coup de noroît », de bateaux, d’un trois-mâts entrant dans le port, de sirènes… Le tout surmonté par deux vasques foisonnantes de fleurs, une ancre marine et une frise de coquilles Saint-Jacques géantes !
Ce personnage original avait été immortalisé, tout comme le peintre Gaston Chaissac, par le photographe Gilles Ehrmann qui recherchait des artistes « sortant de l’ordinaire ». Il figure donc dans son livre « Les inspirés et leurs demeures » publié aux Editions du Temps en 1962.
De nos jours, les maisons d’Hippolyte ont perdu leurs beaux décors. Les moqueries et les vandales eurent raison de ses créations. Hippolyte lui-même choisit de les détruire au début des années 1970.
De nombreuses œuvres et personnages font aujourd’hui partie des collections du MASC - Musée d'art moderne et contemporain des Sables d'Olonne. Elles sont exposées dans le département marine où trône, majestueuse, la porte de bronze ciselée, réalisée par ses soins que Hippolyte Massé avait gardé de sa première petite maison de la Chaume…
« Les Sables d’Olonne, la plus belle plage d’Europe »
Ce slogan fût utilisé pour vanter les mérites de la ville Les Sables d'Olonne sur les anciennes affiches des chemins de fer.
L’histoire du chemin de fer aux Sables d’Olonne commence dès 1860.
La ligne Napoléon-Vendée-Les Sables d’Olonne est adjugée à un groupe d’investisseurs qui créeront la " Compagnie de la Vendée ", le 12 novembre 1862.
Trois ans de travaux furent nécessaires pour l’aménagement de la ligne Napoléon Vendée - Les Sables, à noter que le fameux Gustave Eiffel était alors employé de la " Compagnie de la Vendée " pour la construction des ponts de chemins de fer.
Le 30 décembre 1866 : ouverture de la gare des Sables d’Olonne.
M. Behic, Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie, du Commerce et des Travaux publics, avait fait le déplacement pour l'inauguration en tant que représentant de l’Empereur Napoléon III.
La ville des Sables a d’ailleurs renommé une petite rue en son honneur (ancienne rue Fériet, située entre le Museum du Coquillage et la rue de l’ancienne Caisse d’épargne).
L’exploitation de la ligne commença avec une gare provisoire en bois avant d’être remplacée par le bâtiment actuel à l’emplacement de pâtures et de marais.
Son architecture simple marquait avec élégance le terminus de la ligne Tours - Les Sables d’Olonne.
Désormais à seulement 12h de la ville de Paris, par une ligne Paris - Austerlitz via Tours, cet événement fut crucial pour le développement économique de notre ville.
Deux années plus tard, pour répondre à l’engouement que cette fin de siècle a donné aux bains de mer sur les côtes vendéennes, sont mis en place les fameux « trains de plaisirs ».
Il s’agissait de trains de voyageurs à prix réduit mis en place pour la saison estivale ou à l’occasion d’une fête, d’une régate, d’une course….
C’est grâce à ces trains que la station balnéaire connaîtra un essor prodigieux à la belle époque.
A la veille du premier conflit mondial, il faut alors 7h pour relier, sans changement, la gare de Paris - Quai d’Orsay et Les Sables d’Olonne.
En 1878, cette ligne privée intégra le Réseau des Chemins de Fer de l'Etat, qui devint, en 1938, la SNCF.
C’est à cette date que la ligne Paris - Les Sables d’Olonne desservant le Mans, Angers et Nantes fut mise en place.
Si l’avènement du chemin de fer a permis de faire de la ville une station balnéaire de renom, il a aussi permis de développer les échanges de marchandises.
En effet, le 12 septembre 1867, fut mise en service une voie ferrée destinée à desservir les quais du port de pêche et de la poissonnerie avec ses « trains à marée ».
Puis, en 1873, une autre ligne fut aménagée entre la gare et les quais du bassin à flot de la Cabaude. Elle enjambait les marais encore en place à l’époque dans l’arrière-port grâce à une estacade en bois. Ces lignes permettaient d’expédier les produits de la pêche et des conserveries mais également les marchandises produites localement comme le sel ou les céréales, ou encore, en transit dans le port le charbon, le bois…ainsi que toutes les activités du port de commerce. La ligne sur le port a fonctionné jusque dans les années 1950 avant d’être déposée en 1970, quant au fret, il a fini par s’arrêter totalement en 2004.
Autre date marquante, l’arrivée du TGV aux Sables d’Olonne le 28 mai 2000.
Il était, à l’époque, tracté de Nantes aux Sables d’Olonne jusqu’à ce que la ligne soit finalement électrifiée 11 décembre 2008.
Aujourd’hui, Paris n’est plus qu’à 3h30 des Sables d’Olonne …
Autant dire, que vous avez déjà les pieds dans le sable !
Bienvenue aux Sables d'Olonne !